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Xavier Fournier-Bidoz : « Le Groupe vitesse, c’est une grande famille »

À la tête du groupe vitesse Coupe du monde hommes de l’équipe de France, Xavier Fournier-Bidoz dresse un bilan du récent stage à Zermatt et livre les ambitions de son collectif avant le long stage au Chili. Confiance, retours de blessures, état d’esprit… Plongée dans les coulisses d’un groupe solidaire, uni par l’exigence du très haut niveau et par une très grande solidarité née de la discipline la plus risquée du ski alpin.

Comment s’est déroulé le récent stage à Zermatt ?

Notre stage à Zermatt s’est déroulé du 31 juillet au 5 août. Le groupe a skié cinq jours, avec de magnifiques conditions. Il faisait froid, avec des températures de -10°C les deux premiers jours. On a fait deux jours de géant, deux jours de super-G, et un jour de géant pour finir.

Le stage du groupe vitesse Coupe du monde de Zermatt s’est déroulée avec de magnifiques conditions.


Le groupe était au complet à l’exception de Cyprien Sarrazin et de Nils Allègre, pour lequel un stage avec le groupe technique à Saas Fee était prévu juste après notre retour. Nous avions également avec nous deux jeunes de l’équipe de France B, Sam Alphand et Charles Gamel Seigneur.
Ce stage a marqué le retour sur les skis de Blaise Giezendanner après sa grave blessure en janvier à Wengen. Le matin, Blaise rejoignait le groupe un peu plus tard et skiait seul au début. Il a pu skier deux fois deux jours, entrecoupés d’un jour de repos.

Blaise Giezendanner a fait son retour sur les skis à l’occasion du stage de Zermatt.

Peux-tu nous faire un point sur la forme actuelle du groupe vitesse, en commençant par ceux qui reviennent de blessures ?

Blaise Giezendanner a bien travaillé physiquement après son opération avec au programme beaucoup de vélo. Il a passé récemment des tests physiques très concluants. Il va continuer au Chili le travail sur les skis qu’il a commencé à Zermatt.

Nils Alphand a fait un bon stage aux 2 Alpes. Il est tombé en géant à Zermatt, mais sans gravité.

Adrien Fresquet ne ressent plus aucune douleur après s’être fait retirer tout le matériel de son tibia. Physiquement, il a bien travaillé, il fait toutes les séances normalement. Je suis content du déroulement de sa préparation.

Cyprien Sarrazin est toujours entre la rééducation et la réathlétisation. Après des examens de contrôle rassurants réalisés début juillet, il continue à travailler et avance étape après étape dans le bon sens. Quant au retour dans le groupe et sur les skis, on n’a pas vraiment de date…

Et pour le reste du groupe ?

Adrien Théaux va bien. Il a fait un bon stage à Zermatt même s’il ressent quelques douleurs épisodiques au dos qu’il gère plutôt bien.

Maxence Muzaton est en bonne forme. Il a proposé de très belles choses sur les skis malgré des douleurs au genou mais tout va bien.

Matthieu Bailet est en forme physique. Maintenant sur les skis, Il doit enchaîner les manches avec régularité et de la rigueur technique. Il est sur le bon chemin.

Nils Allègre n’était pas à Zermatt avec le groupe, car on avait décidé au printemps qu’il ferait le stage avec les géantistes du groupe technique à Saas Fee. Hélas, juste avant de partir, il s’est fait une petite tendinite au pied, sans trop savoir comment ! Ça va beaucoup mieux, on le retrouvera sur les skis au Chili.

Florian Loriot continue le travail physique de façon à prendre un peu poids, ce qui devrait l’aider sur les parties faciles et rendre ses appuis plus efficaces.

Le prochain stage au Chili sera plus long que d’habitude et se déroulera dans deux stations différentes. Quelles en sont les raisons ?

Le groupe s’envole vers le Chili le 24 août. On va d’abord à La Parva jusqu’au 8 septembre. C’est une station située en altitude, à une heure et demie de Santiago. Après une pause de deux à trois jours, on changera de matériel et on se rendra à Nevados de Chillan le 12 septembre, où nous resterons jusqu’au 26.
L’intérêt de cette double localisation, c’est de varier les terrains, les pistes et les types de neige. La Parva est située bien plus haut que Chillan, avec une neige plus froide et plus agressive. Il y a des pistes très variées, idéales pour la descente à grande vitesse, jusqu’à 130 km/h. Actuellement, il y a un manque de neige là-bas, on verra ce qu’il en est à notre arrivée.
Chillan, de son côté, offre une belle liberté d’entraînement et beaucoup de terrains de jeu différents. En cas de problème météo ou neige, on pourra s’adapter sur place. C’est tout l’intérêt de cette organisation.

Image de la préparation du matériel utile au groupe vitesse avant son expédition vers le Chili.

Maxence Muzaton ne sera pas du voyage en hémisphère Sud et suivra un programme particulier…

Dès ce printemps, Maxence m’a indiqué qu’il ne souhaitait pas aller au Chili pour être présent en France à l’occasion de la naissance de son enfant. On s’est donc arrangé avec l’équipe suisse pour lui construire un programme de ski adapté. En juillet, il a skié quatre jours avec les Suisses, puis a participé au stage de Zermatt avec nous. Du 22 au 28 août, il sera à nouveau avec les Suisses à Zermatt. Ensuite, en fonction de la date de naissance de son enfant, il pourrait y retourner mi-septembre, pendant cinq à six jours. C’est Jean-Michel Agnelet qui le coachera et il aura son technicien ski avec lui.

Qu’attends-tu de ce stage au Chili ?

L’objectif, c’est d’accumuler le plus possible de manches de vitesse, en descente et en super-G. On veut aussi avoir la possibilité de faire « tourner » les bons skis.
En enchaînant progressivement les manches, le groupe doit gagner en confiance. On aura le temps de travailler sereinement puisqu’on reste sur place plus de 30 jours.
Il faudra bien gérer la fatigue à La Parva, car on dort à 2600 mètres d’altitude et on skie à plus de 3500 m. La deuxième partie du stage, à Chillan, sera très différente, avec plus de liberté car on pourra s’entrainer où l’on voudra. D’habitude, seuls les Canadiens s’y entraînent avec nous. Il faudra aussi un peu de chance avec la météo…

Comment sera organisée la préparation du groupe avant l’ouverture de la saison à Copper Mountain ?

Le fait que la Coupe du monde de vitesse démarre à Copper Mountain modifie un peu notre calendrier. Nous y serons en stage du 14 au 21 novembre. Ensuite, la piste sera fermée pour tout le monde à partir du 22.
Nous irons alors nous entraîner aux alentours, avec peut-être la possibilité de faire des manches de Super-G, selon nos besoins.

Quelques images du stage de Copper Mountain du groupe vitesse en novembre 2023

Une des forces du groupe vitesse, c’est son esprit d’équipe. Peux-tu nous citer quelques moments forts qui ont soudé cette équipe ces dernières années ?

Le sport de vitesse que pratiquent les athlètes – la descente et le Super-G – exige beaucoup d’engagement, tant physique que mental, où la prise de risque est importante.

Je pense que cet esprit d’équipe vient de là. Ils ont beaucoup de respect les uns envers les autres car chacun d’entre eux sait ce que cela implique, en énergie et détermination, de pratiquer ces disciplines de vitesse.

L’histoire de cette équipe est marquée par des épreuves difficiles : l’accident de David Poisson, les blessures de Valentin Giraud-Moine et de Cyprien Sarrazin. Mais elle est restée soudée, trouvant toujours la force pour remonter la pente grâce au groupe et à cette solidarité. Le groupe a été aussi dans le partage lors de merveilleux moments que l’on a pu vivre, avec de nombreux podiums et des victoires.

Amis dans la vie, ils savent aussi que lorsqu’ils mettent leurs bâtons derrière le portillon, c’est alors chacun pour soi ! L’émulation fonctionne alors, que ce soit sur les skis ou en préparation physique. En tant qu’entraîneur, c’est exactement ce que l’on recherche : qu’ils ne se fassent pas de cadeaux sur les skis, mais que, dans la vie du groupe, l’esprit reste sain.

Ce sport individuel se pratique aussi en équipe. Le groupe vit une bonne partie de l’année ensemble. Chaque athlète doit se servir de cette force collective. C’est une chance, notamment pour les jeunes, de bénéficier de l’expérience des plus anciens, qui les aident sur les reconnaissances. Ils doivent profiter de cela.

Dans notre sport, tout va très vite dans les deux sens, les bonnes performances comme les blessures. Pour que cet esprit d’équipe soit possible et perdure, tout le groupe – les athlètes comme l’ensemble du staff (coach, techniciens, Kiné et préparateur physique), doit tirer vers le même but. C’est cette alchimie qui fait la force de notre groupe.
Notre groupe vitesse, c’est comme une famille.