À la suite de la publication d’un article du Monde dans lequel plusieurs jeunes skieuses, toutes mineures au moment des faits, accusent un ancien vice-champion olympique de ski alpin de harcèlement sexuel, la Fédération Française de Ski (FFS) a annoncé avoir saisi le comité d’éthique. Cette décision a été rendue publique ce week-end, lors du congrès annuel de la FFS qui s’est tenu à Marseille.
Comme indiqué dès l’ouverture du congrès de la FFS à Marseille le vendredi 4 juillet, Fabien Saguez, président de la FFS a officiellement saisi, ce lundi, le comité d’éthique de la fédération suite au second article paru dans le journal Le Monde.
Sollicitée par TopSkiNews pour savoir si le comité d’éthique a également été saisi sur les sujets révélés dans le premier article du Monde du 16 mai, la FFS a tenu à préciser : « Le premier article du Monde concernait un autre sujet, celui de la relation entraîneur/entraîné, qui donne déjà lieu à des réflexions avec de nombreux intervenants, dont le président du comité d’éthique. »
Un Comité d’éthique aux missions et à l’indépendance renforcées depuis 2024
Chargé de veiller à l’application de la charte d’éthique et de déontologie, le comité s’assure également du respect des règles relatives à l’éthique, à la déontologie, à la prévention et au traitement des conflits d’intérêts qu’il définit lui-même. Bien qu’il ne dispose pas de pouvoir de sanction en propre, il peut saisir les organes disciplinaires compétents.
Présidé par François-Xavier Manteaux, magistrat, le comité est composé de membres dont la liste est disponible sur le site de la FFS. Depuis la réforme de la gouvernance fédérale intervenue en 2024, ses missions et son indépendance ont été renforcées. Il se réunit plusieurs fois par an, tant sur des dossiers précis que sur des thématiques de fond.

Des modalités de traitement de ce dossier à préciser
Le comité d’éthique, bénéficiant statutairement d’une grande indépendance, déterminera lui-même les modalités de traitement de ce dossier. Il pourra, s’il l’estime nécessaire, saisir la commission disciplinaire de première instance. Il est également libre de formuler toute recommandation qu’il jugera utile quant au traitement, par la FFS, des affaires de violences sexistes et sexuelles à l’avenir.
Par ailleurs, ce dossier est traité en lien avec les services de l’État, notamment le SDJES 73 (Service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports de Savoie).
Soutien aux victimes et invitation à se manifester
Concernant les victimes, la FFS nous a indiqué qu’elle « renouvelle tout son soutien aux victimes et fait observer qu’elle ne dispose pas à ce jour de leur identité. ». Elle invite donc toutes les personnes licenciées victimes de violences — dans ce dossier comme dans tout autre — à se manifester « soit avec la cellule spécialisée du ministère des sports (signal-sports@sports.gouv.fr) soit directement avec la FFS (integrité@ffs.fr). »
Un accompagnement leur sera alors proposé via des professionnels de santé de la fédération ou par le biais d’associations avec lesquelles la fédération a conclu des conventions de partenariat, comme Colosse aux pieds d’argile ou E-Enfance. Le témoignage des victimes est en effet indispensable à toute éventuelle procédure disciplinaire.