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Léa Chapuis : de skieuse alpine à free rideuse de talent

Les triples ne sont plus des enchaînements de piquets de slalom mais des barres rocheuses à sauter pour Léa Chapuis. Ancienne skieuse alpine, la Tignarde enfile désormais son plus bel ensemble de freeride Blackcrows afin de dévaler les pentes raides. Si cela reste du ski, le freeride regorge pourtant de secrets difficiles à démystifier lorsqu’on souhaite faire partie des meilleurs riders du monde.

Interview avec Léa qui s’est lancée le pari de débuter une toute nouvelle carrière sportive l’hiver dernier.

Tu étais skieuse en équipe de France et te voilà désormais free rideuse. Comment es-tu passé vers cette nouvelle discipline ?

Après l’arrêt de ma carrière en ski alpin en mai 2019, effectuée en grande partie en Équipe de France principalement sur le circuit Coupe d’Europe, j’ai entrepris les démarches permettant de devenir monitrice de ski.

J’ai pu alors m’initier à la pratique du hors-piste, désormais de plus en plus appelée « Freeride ». Cette découverte a été un réel déclic car je ressentais pour la première fois un réel plaisir à skier. Mon niveau dans cette discipline étant plutôt bon grâce à mes compétences techniques acquises pendant ma carrière de skieuse alpine, je me suis renseignée sur le circuit de compétitions qui gravite autour du Freeride.

En mettant le doigt sur une pratique qui me semblait attribuer une grande autonomie aux « riders » j’ai décidé de tenter ma chance !

Léa Chapuis à Courchevel lors d’une qualification pour une épreuve parallèle en Coupe du monde – Copyright photo Agence Zoom

Quelle a été ton approche du free ride ?

J’ai pu profiter de mon année de césure entre mes deux années de master pour me consacrer entièrement au Freeride pendant la saison 2021-2022. Malgré une grande envie de découvrir cette discipline, je ne m’étais fixé aucun objectif et avais initialement plutôt prévu de participer à deux ou trois compétitions afin de me faire une idée plus précise de ce que représente une vie de Freerideuse.

Je me suis donc pointée à la première compétition de la saison début janvier 2022, sans aucun entrainement ni aucune idée du fonctionnement de la discipline. « À l’arrache » comme on dit dans le milieu, j’ai pris mes skis de Freerando, les plus larges que j’avais, avant de m’élancer sur une face hors-piste de Bruson (Suisse).

Quels ont été tes résultats durant cette première saison en free ride ?

À ma grande surprise, j’ai terminé 2e. Ma première saison s’est soldée par plusieurs participations aux compétitions du circuit des Freeride World Qualifiers. J’ai capitalisé 5 victoires, plusieurs podiums et quatre qualifications en 4* (le circuit généralement accessible au bout de deux ans, permettant d’accéder au Freeride World Tour).

Pour sa première saison en free ride, Léa Chapuis a comptabilisé 5 victoires…

J’ai pu approcher un juge à la remise des prix afin de comprendre sur quels éléments j’étais jugée. Cette première expérience fut très enrichissante puisque j’ai également pris conscience de l’énergie qui plane au-dessus du Freeride.

Comment pourrais-tu décrire le milieu du freeride ?

C’est un milieu bienveillant où les riders partagent réellement un projet commun. Chacun gère sa propre carrière et espère aller le plus loin possible, mais nous sommes tous conscients à la fois des risques que nous prenons, mais aussi de la chance que nous avons de pratiquer ce sport.

L’entraide et le partage se mêlent avec concurrence et dépassement de soi. Le Freeride reste une pratique compétitive, mais les riders sont justement des concurrents et non pas des adversaires. Après la compétition, tout le monde se retrouve au bar pour boire un verre et ça contribue à bâtir une ambiance générale positive.

Un mauvais résultat reste une déception, mais quand on se rend à Verbier ou Chamonix, ce n’est pas uniquement pour prendre un départ mais aussi pour voir et s’inspirer des copains tout en vivant une petite aventure qu’on veut rendre inoubliable.

Léa est bien consciente des risques qu’elle prend en free ride, mais aussi de la chance et du plaisir de pratiquer ce sport.

Et la prochaine saison ?

Le bilan de ma première saison m’incite à poursuivre : je veux partager un bon bout de chemin avec le Freeride. Je prévois donc de passer mes prochains hivers sur les Qualifiers (ou le World Tour, qui sait !) afin de tendre vers mon ambition de devenir la meilleure Freerideuse du Monde.

Est-ce que tu recherches toujours des partenaires pour t’accompagner ?

Oui, ma recherche de sponsors est toujours d’actualité. Je souhaite d’abord remercier du fond du cœur les partenaires qui me soutiennent dans mon projet sportif : Black Crows, Scott, IdFuse, Nutripure, Sport To Be, le Sherpa de Tignes ainsi que la station de Tignes. J’ai hâte de savoir ce que la suite de cette aventure me réserve.

Dans le cadre de ma recherche de sponsors, j’ai rencontré Mikaël Robin-Pavie, fondateur de l’entreprise Sport to Be, pour m’engager dans une activité de coaching sportif en ligne.

De quoi s’agit-il ?

Mikaël accompagne les sportifs de haut niveau en les embauchant en tant que coaches sportifs en ligne sur la Sport To Be TV. Les sportifs réalisent des programmes spécifiques, sur des thèmes bien particuliers, afin de proposer aux abonnés une valeur ajoutée par rapport aux autres acteurs du marché.

Depuis cet été, nous tournons des vidéos qui sortiront avant l’hiver sous la forme d’un programme adapté aux personnes souhaitant être prêtes physiquement avant leur semaine au ski. Ce programme complet mêle ainsi cardio, gainage, force et mobilité et peut tout à fait faire office d’une routine à conserver toute l’année.

Si vous souhaitez rester informé(e) à ce sujet, vous pouvez me suivre sur mes réseaux (lele_chapuis sur Instagram ainsi que sur LinkedIn). Une offre de lancement gratuite est prévue et vous pourrez aussi m’aider financièrement dans mon projet en vous abonnant à mon programme.

Sur ta bio LinkedIn, je lis que tu es aussi étudiante à Sciences Po Paris…

En parallèle de ma carrière de skieuse, j’ai poursuivi mes études en master marketing à Sciences Po Paris, avec un cursus scolaire aménagé pour les sportifs de haut niveau appelé le « Certificat préparatoire au master de Sciences Po Paris ».

Je termine actuellement mon master en marketing sur les bancs de Sciences Po et devrai réaliser un stage de 6 mois à compter d’avril afin d’être officiellement diplômée.

Comment vois-tu ton avenir ?

Je perçois mon avenir comme étant un mix entre carrière sportive sur mes skis et carrière professionnelle en entreprise.

Mon rêve serait d’intégrer une de ces rares entreprises qui embauchent des sportifs de haut niveau en les libérant pour leur saison de compétitions. À moyen terme, j’adorerais occuper un poste de direction en marketing pour une marque de sport outdoor. Je prévois également de développer mon côté « freelance ».

Je réalise déjà des courtes et petites missions en marketing digital, sur Paris mais également en Savoie, et aimerais aller plus loin dans ce domaine.