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Sport, partage et émotions pour des JO haut en couleur

La flamme olympique s’est éteinte hier à Pékin après une quinzaine de glisse sensationnelle. Dans ce Spécial JO, En Mode Replay revient sur les résultats des bleus du ski alpin à Yanqing.

Avec au programme de ces Jeux d’hiver : 16 jours de compétition, 88 athlètes français et 109 épreuves confondues, dont 11 courses et 33 médailles en jeu, rien que pour le ski alpin.

Copyright photo CNOSF/KPMS

Avant de parler victoires, courses et performances… Retour sur les toutes premières sensations. Non pas les skis aux pieds, mais avec le drapeau dans les mains.

Des Jeux Olympiques pas vraiment blanc comme neige…

Pékin avait pourtant promis des jeux « respectueux de l’environnement ». Pointé du doigt comme désastre écologique, l’évènement a fait l’objet de vives critiques. Et pour cause. Les épreuves de ski alpin de la 24e édition des Jeux d’hiver se sont déroulées sur de la neige 100% artificielle. La région des sites olympiques à Yanqing et Zhangjiakou est connue pour sa sécheresse hivernale. Au total, 185 millions de litres d’eau ont été utilisés pour blanchir quelques sommets et tracer les pistes olympiques. Des bandes étroites de neige au milieu d’un désert brun et aride, l’image aérienne de cette aberration environnementale, relayée sur les réseaux, a choqué et alerté.

Face à ce coût environnemental colossal, le choix de Pékin comme ville hôte de ces Jeux d’hiver a été légitimement critiqué.

Ni blanc, ni vert… Ils ne nous restaient qu’à espérer du bleu et du rouge dans ces Jeux Olympiques !

Porte-drapeau de la délégation bleu blanc rouge, des frissons dès le premier jour pour Tessa Worley

Le 4 février, le duo formé par Tessa Worley et Kevin Rolland a mené le cortège français lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Sous le drapeau tricolore brandi par Tessa Worley, les athlètes ont défilé en forme de V dans le stade Nid D’oiseau de Pékin. Sur l’idée de Kevin Rolland, les athlètes tricolores ont organisé cette chorégraphie en référence au slogan « La victoire en face » de la délégation française.

La Victoire en Face : la très belle entrée en matière de la délégation française dans ces JO de Pékin – Copyright photo CNOSF/KPMS

Symbolique mais pas seulement. Cette entrée en matière témoigne de l’envie de fédérer et d’une vraie force collective. Comblée par cette superbe expérience, l’aventure ne fait que commencer pour la skieuse du Grand Bornand dont l’envie de performer a été décuplée post cérémonie. « Ce genre de spectacle nous donne envie d’en découdre » affirmera-t-elle avant même d’avoir chaussé les skis.

Trois belles médailles en ski alpin

Mathieu Faivre, l’homme des grands championnats

Mathieu Faivre a décroché la médaille de bronze lors du Slalom Géant qui s’est déroulé dans des conditions météos compliquées. Un an après ses deux titres de champion du monde en Géant et Parallèle, Mathieu a expliqué s’être senti très nerveux avant la course. Après une première manche très serrée, le skieur d’Isola s’est élancé sur une piste marquée et avec peu de visibilité.

Surnommé « homme des grands Championnats, homme de médailles ou encore homme des grands rendez-vous », le Niçois s’est battu avec l’envie d’aller chercher une belle manche.

Et il l’a eu. « Aujourd’hui ça a été compliqué pour moi. J’avais à cœur de faire cette course. Je suis heureux de repartir avec une médaille. Effectivement elle est en bronze mais je crois qu’il n’y a que trois places qui comptent aux Jeux Olympiques », a commenté Mathieu Faivre au micro d’Eurosport.

La première place a été raflée haut la main par le Suisse Marco Odermatt sacré champion olympique à 24 ans. Le Slovène Zan Kranjec, auteur d’une seconde manche exceptionnelle, s’est quant à lui emparé de l’argent.

Récompensé de tout le travail fourni au quotidien, Mathieu Faivre compte profiter de cette belle victoire. Les deux autres français Thibaut Favrot et Alexis Pinturault ont terminé cinquième ex aequo.

« C’est juste que du bonheur » pour Johan Clarey

Casque doré et médaille argentée pour Johan Clarey ! À 41 ans, le haut-savoyard devient le skieur olympique médaillé le plus âgé en ski alpin. Il a détrôné l’Américain Bode Miller qui avait remporté à 36 ans la médaille de bronze lors du Super-G de Sotchi en 2014.

Il aura fallu quatre olympiades au skieur de Tignes pour décrocher sa première médaille lors des Jeux d’hiver. « J’ai tout donné parce que je savais que c’était ma dernière chance aux Jeux Olympiques » dit-il au micro de France Olympique.

La pression, il ne l’avait pas. Johan Clarey a pris le départ avec la volonté de profiter et de saisir que le positif de ces Jeux. Fier et heureux de pouvoir faire partager cette victoire d’une autre dimension, Johan Clarey peine à réaliser. « Si on me l’avait dit ce matin je n’y aurais pas cru. À 41 ans, c’est dur de se remobiliser tous les jours ». Cette médaille d’argent a le goût d’or pour le skieur de vitesse qui quitte Pékin content du ski produit. « Je suis entouré de super champions sur le podium, donc c’est fantastique » a ajouté Johan Clarey au micro d’Eurosport.

Johan Clarey accompagné de Nils Allègre, Blaise Giezendanner, Matthieu Bailet et Maxence Muzaton, a pu célébrer sa médaille d’argent à son retour à Paris au Club France installé dans les locaux du CNOSF.

Sur la piste « The Rock » de Yanqing, le Suisse Beat Feuz a devancé Johan Clarey d’un dixième seulement. L’Autrichien Matthias Mayer complète le podium.

Côté français, Maxence Muzaton signe une belle 11e place loin devant Matthieu Bailet et Blaise Giezendanner qui terminent 26e et 27e.

La victoire en face pour Clément Noël

Un très grand Clément Noël aura fait vibrer le cœur des Français ce mercredi 16 février. Après un mois de janvier compliqué, le jeune prodige de 24 ans a de nouveau montré qu’il était un des meilleurs skieurs au monde, si ce n’est le meilleur. Sixième à l’issue de la première manche, il a produit un ski magistral en deuxième manche. Avec une très bonne fin de tracé, il a surclassé les autres skieurs.

Clément Noël est sacré champion olympique de slalom. Johannes Strolz termine deuxième à 61 centièmes du français. « Je ne sais pas ce qu’on peut dire, je ne sais pas quoi dire. Ça a été une longue journée mais une journée incroyable », commente Clément Noël au micro d’Eurosport.

Après Jean-Claude Killy en 1968 et Jean-Pierre Vidal en 2002, Clément Noël a été sacré champion olympique de slalom à Yanqing – Copyright photo CNOSF/KPMS

Arrivé confiant et satisfait de son ski en entraînement, Clément Noël peine à trouver ses mots pour parler de l’exploit qu’il a réalisé. « C’est une décharge d’émotion énorme. Je suis super content. » Le skieur Vosgien se dit « ému et touché » du soutien des français et de celui de sa famille.

Successeur de Jean-Claude Killy en 1968 et de Jean-Pierre Vidal en 2002, Clément Noël a été sacré champion olympique en slalom à Beijing en 2022. Cette performance restera la Victoire alpine de ces Jeux d’hiver. Elle a été immédiatement célébrée sur les pentes de la Face de Bellevarde à Val d’Isère par les jeunes du Club des Sports.

Une belle revanche pour Clément qui avait fini au pied du podium à Pyeongchang en 2018.

Désillusions pour Alexis Pinturault et Tessa Worley qui espéraient beaucoup mieux

Des troisièmes et dernières olympiades compliquées pour la Bornandine

La porte drapeau tricolore Tessa Worley était en lice pour remporter son premier titre olympique. Après Vancouver en 2010 et Pyeongchang en 2018, la Bornandine était favorite. Elle abordait les Jeux de Pékin en pleine confiance après un bon début de saison en Coupe du Monde.

Sur le Géant du lundi 7 février, Tessa Worley a chuté en deuxième manche. Trop précautionneuse en première manche à l’issu de laquelle elle termine 7e, elle est restée dans un faux rythme et n’a pas réussi à créer de la vitesse sur une neige pourtant bonne et accrochante. Avec la volonté de « tout donner » pour compenser son retard, elle estime avoir été trop gourmande. Déçue, Tessa Worley ne regrette pour autant pas d’avoir engagé car c’était la seule option à tenter.

C’est finalement la Suédoise Sara Hector qui a été sacrée championne olympique dans la discipline, devant l’Italienne Federica Brignone et la Suissesse Lara Gut-Behrami.

Bilan plus controversé en Super-G où Tessa Worley a terminé loin de la grande gagnante, Lara Gut-Behrami. La reine suisse du Super-G de Beijing a remporté l’or devant Mirjam Puchner et Michelle Gisin. La Bornandine termine à une décevante et lointaine 19e place. Elle n’aura pas réussi à s’exprimer dans un tracé pourtant facile et sans surprise. La piste de Yanqing semblait presque « trop simple » pour la skieuse du Grand Bornand qui fait souvent la différence dans des conditions exigeantes.

Une désillusion semblable du côté d’Alexis Pinturault

Le vainqueur de la Coupe du monde 2021 était également très attendu lors de ces Jeux pour une éventuelle première médaille d’or. Ses troisièmes olympiades se sont révélées compliquées pour le skieur de Courchevel. Il réalise sa meilleure performance de la quinzaine olypique en Géant, où il termine cinquième à égalité avec Thibaut Favrot.

En manque de confiance à son arrivée à Pékin, Pinturault n’était pas dans la dynamique la plus favorable. Dès la première course le 8 février, il termine loin du podium, à la 11e place en Super-G. La plus grosse déception reste celle du combiné. Avec son profil polyvalent, le skieur de Courchevel avait une réelle opportunité de médaille sur cette épreuve. À l’issue de la manche de descente, il termine à presque deux secondes d’Aleksander Aamodt Kilde qui finit deuxième derrière l’Autrichien Johannes Strolz, le plus rapide sur cette épreuve de vitesse. Déséquilibré à l’entrée du dernier tronçon de la piste The Rock, Pinturault n’a pas emmené assez de vitesse sur le plat. Cette grosse erreur qui coûte cher a conditionné la suite des évènements « Derrière j’ai le couteau sous la gorge, il ne me reste qu’une seule option, je tente le tout pour le tout » a expliqué Pinturault après sa chute en slalom. La configuration du combiné n’a pas laissé le choix au français qui est parti à la faute en skiant sur un fil, sans aucune marge.

Le skieur de Courchevel est passé également à côté du slalom remporté par son collègue Clément Noël, en finissant à la 16e place.

Conscient de ses contre-performances, Alexis Piturault relativise aux vues de son bilan global mitigé cette saison. Un manque d’énergie et de recul après une année 2021 forte en émotion amène Alexis Pinturault à se battre contre lui-même cet hiver. Il reste la fin de saison au skieur de Courchevel pour retrouver « cette énergie et cette flamme » au fond de lui.

Dernier jour et dernière chance de médaille

Coup dur pour les français sur le Team Event, l’ultime épreuve de ski alpin remportée par l’Autriche. Lors de ce slalom parallèle par équipes reporté à dimanche à cause du vent, les bleus ont été sortis en quart de finale… à 2 centièmes des Norvégiens qui l’on emporté au cumul des deux meilleurs temps. Tessa Worley, Coralie Frasse Sombet, Alexis Pinturault et Mathieu Faivre, pourtant déterminés à finir en beauté, aurait aimé apporter à la délégation française une 15e médaille qui aurait permis d’égaler le record de 2018.

Satisfaisant mais pas suffisant pour les autres skieuses tricolores

Laura Gauché repart de Pékin avec deux jolis Top 10. La skieuse de Tignes a attrapé tout juste la 10e position en descente et a signé une belle 8e place lors du combiné alpin.

Bilan moins positif pour Camille Cerutti, victime d’une rupture du ligament croisé antérieur et d’une lésion au ménisque interne du genoux droit après une chute en descente.

Une chute cette fois-ci sans casse pour Romane Miradoli. 4e à l’issue de la descente du combiné, elle ne passera malheureusement pas la ligne d’arrivée en slalom, laissant s’envoler un espoir d’une belle place dans ce combiné. Dure loi du sport d’autant que ces performances ne récompensent pas l’excellent esprit d’équipe qui règne actuellement dans le groupe des skieuses françaises.

Nastasia Noens disputait ses derniers Jeux Olympiques à Pékin. Pour une fois, la niçoise n’était pas stressée par l’enjeu n’ayant rien à perdre sur ces Jeux. Son objectif était de faire un gros résultat mais hélas cela n’a pas été le cas.

A son retour à Paris, Nastasia Noens nous a confié les 4 meilleurs moments de ces 4 participations à des olympiades.

Un clap de fin plein d’émotions et de souvenirs

La délégation française repart de Pékin avec quatorze médailles, cinq en or, 7 en argent et deux en bronze. La France se classe 10e du classement général des nations qui se calcule à partir du nombre de médailles d’or. C’est autant de médailles d’or et une de plus en argent qu’à Pyeonchang en 2018.

La Norvège s’impose comme pays vainqueur des Jeux de Pékin avec un total de 37 médailles gagnées, dont 16 en or !

« C’est toujours délicat quand on est 12 jours sur site et qu’on a notre destin en main sur 1’20s. Mais c’est ça le ski. » Nils Allègre a résumé en une phrase la singularité de l’évènement unique et magique que sont des Jeux Olympiques.

La Ministre des Sports Roxana Maracineanu, invitée de l’émission Chalet Club, a commenté la performance de la délégation française à Pékin « Vu la période que l’on vient de vivre, ce sont surtout les sportifs et els entraineurs qui ont réalisé un véritable exploit dans les conditions qui sont celles de Pékin, celles aussi au Japon pour les Jeux d’été. Il faut qu’on soit indulgent avec nos sportifs et surtout entretenir cette motivation qui est la leur, et ce courage qu’ils ont eu de garder leur motivation intacte pour leur carrière ».

Fabien Saguez, directeur technique national de la Fédération Française de Ski a salué un « joli bilan » d’une équipe tricolore qui, aussi diversifiée qu’elle soit, a répondu présent sur ces Jeux Olympiques d’Hiver 2022.

Sport, partage et émotions. Ces Jeux d’hiver ont été l’occasion pour nos skieurs de porter haut nos couleurs et de donner le maximum sur les skis.

Article rédigé par Eve Chancel

« Three, two, one…. GO ». La jeune monitrice de ski de l’Alpe d’Huez s’est élancée sur les traces de l’équipe de France de ski alpin durant les Jeux olympiques de Pékin. 

Passionnée de glisse, la journaliste en devenir vous fait revivre dans ce « En Mode Replay » les compétitions des bleus du ski alpin sur la neige de Yanqing.